vendredi 24 janvier 2014

1966 : Moïse



Publié en 1966 aux Éditions du Mont-Blanc.
334 pages.

En exergue : « Ce livre ne serait pas né si mon vieil ami Bernard Steele n'avait fait jaillir l'étincelle. Il m'a dit : « Avec les clefs que vous avez découvertes dans l'Être et le Silence vous nous devez maintenant l'initiation de l'Exode. »
Par quelle miraculeuse intuition, issue de quelles profondeurs, avait-il deviné que j'étais mûre pour écrire cet ouvrage ? Ainsi Bernard Steele est le père de mon enfant. Je le remercie d'avoir veillé sur ses premiers pas, comme il encouragea la mère les soirs terribles ou le vertige sacré vous saisit devant les hauteurs du Sinaï.
Combien je serais ingrate pourtant et combien injuste si je ne disais toute mon affectueuse reconnaissance à André Chouraqui, dont les conversations érudites ont éclairé mon travail. Pour la mystique juive, il n'est pas de guide plus sûr que l'admirable interprète des Psaumes. Je le remercie infiniment d'avoir bien voulu relire mon manuscrit.
Moïse a toujours eu de la chance.
M. C.
».

Quatrième de couverture : « De Maryse Choisy, on n'attendait pas un Moïse de confection. Elle a dépoussiéré le plus grand personnage de la Bible pour le faire revivre dans sa réalité concrète, et rendre présent à notre temps ce héros de l'aventure humaine.
Prophète, législateur, conquérant. Moïse a délivré Israël captif en Égypte et l'a mené à travers le désert à la Terre promise. Pour des millénaires, il a modelé un peuple et son destin. Il est à la source de trois grandes religions d'aujourd'hui.
Moïse a reçu sa mission de l’Éternel qui lui parle face à face, mais il est un homme pleinement engagé dans la condition terrestre. La mort est pour lui une terrible épreuve, à la mesure de son amour passionné de la vie. Il la surmontera par le « baiser de Dieu ».
Le récit, porté par un style aérien, où le familier se marie à l'insolite et au merveilleux, où tout a la fraîcheur de ce qui est dit pour la première fois, se déroule à la façon d'un conte de fées. Il est, à chaque pas, chargé de symboles. Un commentaire philosophique, qui fait sa juste part à la psychanalyse, en dégage les significations.
Les fidèle de Maryse Choisy retrouveront ici le meilleur d'elle-même : la sensibilité poétique, la chaleur humaine, la vivacité d'un esprit nourri d'une culture encyclopédique.
Pour pénétrer le mystère de la révélation en Israël - qui est, avec l'Inde, un des pôles spirituels de l'humanité - Maryse Choisy se sert des clefs qu'elle a découvertes dans L'Etre et le Silence en interprétant les grands mythes de l'histoire, ces documents de l'âme. Elle taille dans la tradition, pour l'homme de demain, une conception neuve et salutaire de la relation au Cosmos. »

Prix Lamennais 1967 (récompensant un ouvrage de caractère spiritualiste)


Le livre et la critique :

X. Tilliette in Etudes, avril 1967, p. 593 :
Le Moïse marque une date dans la production riche et variée de Maryse Choisy. Stimulée par une suggestion amicale, Mme Choisy s'est enflammée pour la haute figure patriarcale, elle a dépouillé la littérature mosaïque, mais pour secouer ensuite les entraves de la critique et de l'érudition. Elle croit à la sur-vérité des mythes et à leur cumul. On la soupçonnerait même d'en rajouter, si 35 pages de notes et de références ne venaient attester le sérieux du travail préparatoire. Le résultat est un livre à nul autre pareil, un portrait étrangement bariolé, qui saisit et déconcerte à la fois, une œuvre profondément originale dont l'intention est presque initiatique. Là où la Loi avait abondé le merveilleux et le fantastique surabondent. Maryse Choisy a découvert au désert du Sinaï une nouvelle source de Jouvence intellectuelle, et son talent bien connu s'en est trouvé heureusement fertilisé. Ce beau livre aura des suites, n'en doutons pas.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire