Publié en 1927 à la Librairie Félix Alcan.
332 pages.
Préface de Jules de Gaultier.
218 figures (de l'auteur).
Dédié à Rachilde, « en affectueuse admiration ».
Table des matières :
PRÉFACE.
INTRODUCTION.
Chapitre premier — Les données psychologiques de la main.
La chirologie est-elle une science ?
La chiromancie, le libre arbitre et la suggestion.
Chapitre II — Trois postulats liminaires.
PREMIÈRE PARTIE
Chapitre III — De l'anatomie et de la physiologie de la main et de la sensibilité tactile et motrice.
Chapitre IV — De l'aspect général de la main.
Chapitre V — Des sept mains types et des aptitudes intellectuelles.
1. La main élémentaire.
2. La main spatulée ou active.
3. La main carrée ou utile.
4. La main noueuse ou philosophique.
5. La main conique ou esthétique.
6. La main pointue ou psychique.
7. La main mixte.
Chapitre VI — Des correspondances entre les tendances intellectuelles et les tendances affectives.
Chapitre VII — Des monts et des sept types affectifs.
1. Le mont de Vénus et l'instinct de conservation et de procréation.
2. Le mont de Jupiter. L'affirmation du moi et l'instinct grégaire.
3. Le mont de Saturne et l'instinct de curiosité.
4. Le mont de Soleil ou d'Apollon et l'instinct du jeu.
5. Le mont de Mercure et l'instinct d'imitation.
6. Le mont et la plaine de Mars et l'instinct de combativité.
7. Le mont de Lune et le subconscient.
Chapitre VIII — De la paume.
Chapitre IX — Du pouce et de la volonté.
Chapitre X — Des doigts.
1. L'index ou le doigt de Jupiter.
2. Le médium ou le doigt de Saturne.
3. L'annulaire ou le doigt de Soleil ou d'Apollon.
4. L'auriculaire ou le doigt de Mercure.
5. Des rapports des doigts et des monts.
DEUXIEME PARTIE
Chapitre XIII — Des lignes en général.
Chapitre XIV — Des modifications des lignes et des signes supplémentaires.
Des signes supplémentaires.
Division des lignes.
Chapitre XV — Des trois lignes principales.
1. La ligne de vie ou la vitale.
2. La ligne de tête ou la naturelle, ou la cérébrale.
3. La ligne de cœur ou la mensale.
Chapitre XVI — Des cinq lignes secondaires.
1. La saturnienne ou la ligne de destinée, ou la ligne de chance, ou la ligne de direction.
2. La solarienne, ou l'apollonienne, ou la brillante.
3. La mercurienne ou la ligne d'intuition.
4. L'hépatique, ou la ligne de santé, ou la ligne de foie.
5. La ceinture de Vénus.
Chapitre XVII — Des traverses amoureuses.
1. Les lignes d'union à la percussion de Mercure.
2. Lignes d'influence sur Vénus.
3. La croix sur le mont de Jupiter.
Chapitre XVIII — Des lignes supplémentaires, du quadrangle des triangles et des angles.
1. La marsienne.
2. La via lasciva ou la voie lactée.
3. L'anneau de Saturne.
4. Le sceau de Salomon.
5. La ligne des paradis artificiels.
6. Les bracelets.
7. Les lignes de voyage.
Le quadrangle.
Le grand triangle.
Le petit triangle.
Chapitre XIX — Des cas pathologiques, de la folie, de la névrose, des phobies, du suicide et du crime.
1. De la folie.
2. Du suicide.
3. Du crime.
Chapitre XX — Des mains d'enfants.
Chapitre XXI — De l'âge.
TROISIÈME PARTIE.
Chapitre XXII — L'impératif climatérique.
Chapitre XXIII — La métaphysique hindoue.
Chapitre XXIV — La chirologie hindoue.
Chapitre XXV — La chirologie astrologique et son histoire.
QUATRIÈME PARTIE.
Chapitre XXVI — Du caractère.
Chapitre XXVII — Conclusion.
Le livre et la critique :
Les Quarante-Cinq, « Courrier des Lettres » in supplément littéraire du Gaulois n°18104, 30 avril 1927, p.4 :
Nous avons rencontré Mme Maryse Choisy, qui nous a appris qu'elle allait publier un livre sur la chirologie. Et comme nous lui posions là-dessus des questions de profane :
— Vous voulez savoir, nous dit-elle, pourquoi et comment un docteur ès lettres philosophie est arrive à s'occuper de chiromancie ? J'étais allée aux Indes pour chasser le tigre, chasse qui telle qu'elle se pratique aux Indes avec un régiment d'éléphants n'a rien de dangereux. Comme j'avais fait mes étuds de philosophie à Cambridge, comme je possédais un diplôme universitaire britannique, j'ai donné une série de cours de psychologie à Bénarès. J'ai cru enseigner à mes élèves. En vérité ce sont mes élèves qui m'ont tout appris. Il m'ont appris, entre autres choses, la chiromancie. J'ai appliqué à la chiromancie les méthodes critiques qu'ont m'avait inculquées à l'Université. Et c'est le résultat de ces deux méthodes que j'ai donné dans mon traité La Chirologie, qui paraît chez un éditeur bien connu d'ouvrages philosophiques.
» Pourquoi j'ai continué à faire de la chiromancie ? Parce que ma légende m'y a obligée. Quand je suis revenue à Paris, après avoir publié mon premier roman : Presque, j'ai voulu faire du journalisme. Il est difficile de trouver immédiatement une place sous le soleil littéraire... Alors j'ai proposé ma petite rubrique de chiromancie. Je ne faisais de tort à personne. Personne ne me faisait du tort. Depuis, j'ai signé des reportages, des articles sur les sujets les plus divers, j'ai écrit cette année trois romans, je crois donc pouvoir dire que je suis avant tout femme de lettres. La chiromancie n'est qu'un violon d'Ingres au même degré que la chasse aux tigres... Cela n'empêche pas que chaque fois qu'une de mes jeunes consœurs veut être rosse, elle m'appelle chiromancienne.
Les Treize, « Les Lettres » in L'Intransigeant n°17097, 28 mai 1927, p.2 :
Il y a quelque chose de tout à fait remarquable dans cet ouvrage magistral : une prudence, une sagesse, qui est une fleur de civilisation.
Mme Maryse Choisy, qui a lu à peu près tout ce qui se rapporte à la chirognomie comme à la chiromancie, et qui a su en faire admirablement son profit, ne nous apporte pas seulement une synthèse de ses lectures et ses expériences. Son livre n'est pas formé d'une suite de recettes empiriques ou traditionnelles à l'usage des « liseurs de mains » ; il est cela et mieux ; il apporte une véritable philosophie de la chirologie... et de quelques autres sciences conjecturales. Une série de postulats liminaires rappellent à la mesure en toutes choses : les hommes diffèrent entre eux comme les arbres dans la forêt.
Constamment, au cours de ce volume, instructif, certes, et passionnant, on sera frappé par un appel constant au tact, à la finesse, à l'exercice de l'intelligence.
Ceci n'est pas un livre de chiromancie comme il y en a beaucoup. C'est la première fois qu'un amateur essaye, avec une parfaite conscience scientifique, de systématiser les observations de la chirologie.
Ce livre fera date dans l'histoire de la chirologie et est à l'ancienne chiromancie ce qu'est la chimie à l'alchimie. Mme Maryse Choisy est une universitaire qui se fit d'abord remarquer par un certain nombre d'études philosophiques.
Mais c'est aux Indes qu'elle fut initiée aux sciences occultes et qu'elle se perfectionna dans la chiromancie. Elle apporta cependant à cette initiation orientale tout l'esprit critique des universités occidentales. Le présent ouvrage est le fruit de patientes recherches et d'un labeur longuement mûri où se retrouve l'influence des deux cultures.
Les théories les plus mystiques, examinées dans un esprit impartial, voisinent avec les statistiques les plus scrupuleuses. Elle a soumis ses travaux sur des centaines de mains à de minutieuses vérifications. Il ne s'agit donc pas ici de fantaisie mais d'études expérimentales aussi serrées qu'il est possible. La préface de M. Jules de Gaultier est, d'ailleurs, une garantie de la dignité scientifique de cet ouvrage.
Dans la partie historique de la Chirologie, le lecteur trouvera, en outre, quelques chapitres très documentés sur la philosophie hindoue.
Louis-Jean Finot in La Revue Mondiale, mai-juin 1927, p.396 :
Il n'y a que des esprits superficiels pour nier aujourd'hui cette science qui a pour nom la chirologie. Mais ils seront vite convaincus de leur erreur s'ils ont la chance d'avoir entre leurs mains le livre extraordinaire de Mme Maryse Choisy : La Chirologie. Avec une documentation puissante, renforcée surtout par l'expérience, Mme Maryse Choisy nous dévoile avec talent les secrets de cette science mystérieuse. Est-ce à dire qu'après avoir lu son copieux ouvrage vous serez aussi savant qu'elle, qui s'est acquis de par le monde une renommée justifiée? Que non... mais vous ne serez plus sceptique et vous comprendrez les relations étroites qui peuvent exister entre la psychologie et la physiologie. Si la chirologie en tant que science est encore dans son enfance, des précurseurs comme Maryse Choisy sauront lui donner l'élan nécessaire pour que les recherches qu'elle provoquera puissent aboutir à des résultats formels. La théorie du « cerveau impressionnant la main telle une plaque photographique sensible » est une découverte de portée immense. Espérons que l'auteur de La Chirologie découvrira elle-même toutes les conséquences qu'on en peut tirer [... ]
? in Le Rappel, 14 juin 1927 :
Ceci n'est pas un livre de chiromancie comme il y en a beaucoup. C'est la première fois qu'un amateur essaye, avec une parfaite conscience scientifique, de systématiser les observations de la chirologie.
Ce livre fera date dans l'histoire de la chirologie et est à l'ancienne chiromancie ce qu'est la chimie à l'alchimie. Mme Maryse Choisy est une universitaire qui se fit d'abord remarquer par un certain nombre d'études philosophiques.
Mais c'est aux Indes qu'elle fut initiée aux sciences occultes et qu'elle se perfectionna dans la chiromancie. Elle apporta cependant à cette initiation orientale tout l'esprit critique des universités occidentales. Le présent ouvrage est le fruit de patientes recherches et d'un labeur longuement mûri où se retrouve l'influence des deux cultures.
Les théories les plus mystiques, examinées dans un esprit impartial, voisinent avec les statistiques les plus scrupuleuses. Elle a soumis ses travaux sur des centaines de mains à de minutieuses vérifications. Il ne s'agit donc pas ici de fantaisie mais d'études expérimentales aussi serrées qu'il est possible. La préface de M. Jules de Gaultier est, d'ailleurs, une garantie de la dignité scientifique de cet ouvrage.
Dans la partie historique de la Chirologie, le lecteur trouvera, en outre, quelques chapitres très documentés sur la philosophie hindoue.
Ce livre fera date dans l'histoire de la chirologie et est à l'ancienne chiromancie ce qu'est la chimie à l'alchimie. Mme Maryse Choisy est une universitaire qui se fit d'abord remarquer par un certain nombre d'études philosophiques.
Mais c'est aux Indes qu'elle fut initiée aux sciences occultes et qu'elle se perfectionna dans la chiromancie. Elle apporta cependant à cette initiation orientale tout l'esprit critique des universités occidentales. Le présent ouvrage est le fruit de patientes recherches et d'un labeur longuement mûri où se retrouve l'influence des deux cultures.
Les théories les plus mystiques, examinées dans un esprit impartial, voisinent avec les statistiques les plus scrupuleuses. Elle a soumis ses travaux sur des centaines de mains à de minutieuses vérifications. Il ne s'agit donc pas ici de fantaisie mais d'études expérimentales aussi serrées qu'il est possible. La préface de M. Jules de Gaultier est, d'ailleurs, une garantie de la dignité scientifique de cet ouvrage.
Dans la partie historique de la Chirologie, le lecteur trouvera, en outre, quelques chapitres très documentés sur la philosophie hindoue.
Charles Silvestre, in La Revue Limousine, 15 juillet 1927 :
Mme Maryse Choisy vient de faire paraître l’œuvre la plus importante et la plus claire que l'ont ait écrite sur un tel sujet jusqu'à ce jour. Son livre est précédé d'une préface de Jules de Gaultier. L'auteur étudie, avec une lucidité extrême, les formes des mains, leurs signes communs et particuliers, ce qu'ils signifient et ce qu'ils annoncent. Il apparaît que la vie et ses mystères comme ses révélations sont tracés aux creux d'une paume, aux phalanges des doigts. Il ne s'agit pas là de songes ni de chimères, mais d'une science et de faits le plus souvent reconnus. Mme Maryse Choisy, doctoresse ès lettres philosophie, est aussi un merveilleux écrivain, douée d'une intelligence aiguë. J'ai lu son livre comme le plus passionnant des romans.
? in Paris Soir, 20 août 1927 :
Mme Maryse Choisy, qui est doctoresse ès lettres philosophie, vient de consacrer un livre d'une dimension honorable à l'étude de la divination psychologique d'après les lignes de la main.
Son ouvrage n'a rien de charlatanesque. L'auteur ne prétend pas tout découvrir et tout prédire. Mais les observations qui sont groupées ici dans un ordre strictement scientifique ont un caractère presque émouvant. Et le plus sceptique ne saurait être éloigné de croire à une relation mystérieuse entre les plis de notre peau et, si l'on peut dire, les plis de notre nature, j'entends nos tendances et nos habitudes.
Une importante bibliographie montre que la conception de Mme Maryse Choisy n'est pas fondée sur une improvisation et que l’œuvre a été documentée avec le plus grand soin.
Cet ouvrage est illustré de nombreux croquis qui en rendent le sens aisément assimilable. Il est composé par quelqu'un qui pense avec ordre et qui écrit avec clarté. Et la part de mystère qu'il contient, ou, du moins, d'empirisme, ne doit pas nous inspirer du doute ou nous faire sourire, en ce temps où la science, de jour en jour, recule les limites des grands Inconnus parmi lesquels nous nous agitons, infimes que nous sommes, avec tant de dérisoire confiance en notre jugement.
Lucien Roure in Études, décembre 1927, pp.734-735 :
Y a-t-il correspondance entre la conformation de la main et le caractère ? Il existe des mains fermes et des mains molles, des mains chaudes et des mains froides, des mains fines et des mains épaisses, des mains effilées et des mains carrées. On conclut à telle tendance, à tel penchant. L'induction, tant qu'elle s'en tient aux traits généraux. peut tomber juste. Ne parle-t-on pas couramment de mains plébéiennes et de mains aristocratiques ?
Est-il permis de pousser plus avant le parallélisme? Est-ce que la forme des doigts, leur écartement, la conformation des ongles, la structure de la paume, la structure du pouce et sa mobilité auraient chacune sa signification précise ? Et particulièrement de l'étude des lignes de la main pourrait-on tirer le portrait intellectuel et psychique d'un individu ?
On l'a essayé; et Mlle Maryse Choisy s'y emploie avec une belle conviction. Nous avouons avoir trouvé trop de postulats dans son travail, comme aussi dans beaucoup de ses déductions une abondance qui n'est plus richesse. Ce détail excessif en prend un air d'amplification verbale ou permet à n'importe quel sujet de se reconnaître en quelque trait de caractère.
L'auteur garde les dénominations astrologiques des lignes et des monticules de la paume, mais, dit-il, par nécessité, sans y attacher aucune importance. Il y avait cependant là une question d'origine très délicate à étudier. Niquietus, qui aurait « résumé toutes les définitions de la main », est-il bien un jésuite érudit du dix-huitième siècle? (P. 286, note.) On parle d'« un parchemin (humain, assurent les pandits), le manuscrit le plus ancien qui traite de chirologie, et se trouve pieusement conservé par quelques brahmanes dans un temple de Bénarès ». (P. 284.) Cela est tout à fait dans le goût des inventions romanesques d'Édouard Schuré. On y lirait que ce n'est pas l'homme qui descend du singe, mais le singe qui descend de l'homme : l'auteur réédite une joyeuse fantaisie lancée il y a quelques années.
Et il est difficile de voir ce que fait, en cette affaire de la chirologie, la doctrine des glandes endocrines. (P. 296.) Enfin, si l'auteur du livre de Job avait parlé de chirologie, son témoignage, quoi qu'en dise Maryse Choisy, ferait « autorité au point de vue scientifique ». (P. 3oo.) Il aurait une valeur historique, quant à l'ancienneté de la chiromancie, la seule ici en question. Mais le verset : Qui in manu omnium hominum signat ut noverint singuli opera sua (Job, xxxvii, 7) signifie, d'après les hébraïsants modernes « Dieu met un sceau sur la main de tous les hommes, afin que tout mortel reconnaisse son Créateur », c'est-à-dire Dieu engourdit, rend inactives les mains de l'homme, pendant la saison d'hiver, et l'homme connaît ainsi sa dépendance.
Charles de Saint-Cyr, « Chirologie » in La Semaine à Paris n°292, 30 décembre 1927, pp.3-4 :
Ouvrez le petit Larousse à CHIROMANCIE; il vous indiquera que ce terme vient de deux mots grecs, dont l'un signifie main et l'autre divination. Mais ne cherchez pas, dans le même dictionnaire, CHIROLOGIE, vous ne l'y trouveriez pas. Qu'importe! puisque si peu helléniste que l'on soit, il est aisé d'en établir l'étymologie : discours sur la main. Si j'insiste, c'est que Mme Maryse Choisy ne prétend point deviner l'avenir. Elle va moins loin — et plus loin. Mais qu'auparavant je vous présente cette jeune femme, qui — coïncidence curieuse — a, sans raison, un type quelque peu d'Asie. Or — coïncidence encore! — une camarade de Cambridge (elle y fut élève au Girton Collège, le plus ancien, le plus « chic » des Collèges féminins d'Angleterre), l'invita à aller aux Indes. Elle accepta. Et voici que, revenant, elle semble - de par son type — être née quelque pat, là-bas. Comment dés lors ne lui accorderait-on pas toute confiance ? d'autant que - véritablement — elle sait. Elle a mis son séjour à profit. Elle a appris cet art subtil et mystérieux des lignes de la main. Fille intelligente, d'ailleurs, érudite, douée. Il n'y a pas bien longtemps qu'elle nous donnait ce cruel roman : Mon cœur dans une formule. De fait, une formule chimique s'offre en sous-titre. Elle-même m'en a dit le sens; je l'ai oublié. À quoi bon ? la chimie et moi ne frayons point ensemble. Et en tant que formule, je lui en propose une autre que j'ai cueillie dans son roman, précisément : « : Je me demande si elle n'eût pas préféré embrasser un bébé, au lieu d'embrasser une carrière ». Formule ? aveu ? programme de vie ? un peu de tout cela. Mais nous bavardons et comme il convient, la conversation s'égare. Vais-je ramener notre causerie à la ligne droite, comme on fait à Auteuil des cabochards ? laissons ! un peu de fantaisie ne messied point. D'autant que finalement nous retombons, là où je le désire : CHIROLOGIE. C'est le titre qu'elle a donné à son gros bouquin si captivant, si clair, si érudit qu'a publié il y a quelques mois, la docte librairie Félix Alcan. Ce qui situe les choses. Nous sommes au pays de la philosophie et non au royaume de cette « Clef des Songes » qui demeure si chère au cœur de Madame Cardinal. Foin donc de cette bonne dame ! Science ici ! Science et psychologie. C'est à la psychologie seule que Mme Choisy permet de déduire.
— Vous êtes tel, mon cher ! Étant ici, ceci et cela sont probables.
Elle s'en tient la. C'est mieux. Tout en causant, elle a pris ma main entre les siennes et, penchée, en consulte la paume. Sa nuque un peu grasse de belle jeune femme brune offre un repos à mon regard. D'une de mes moins, elle passe à l'autre — à l'hindoue ! La gauche signifie ce que nous sommes nés; la droite ce que nous nous sommes faits. Elle les a donc considérées l'une après l'autre. Et, de la sorte, a lu en moi. Car je dois bien convenir que ce qu'elle
me dit est d'une exactitude absolue et aiguë. Égales entre elles et toutes deux entières. Acuité me semble ici chose plus merveilleuse encore qu'exactitude.
Le hasard fait que les yeux noirs de Mme Maryse Choisy se posent sur la pendulette qui est en face de moi.
— Ah! que je suis en retard!
Elle me dit l'heure du rendez-vous qu'elle avait.
— Faites-moi vite chercher une voiture, mon cher.
Pendant qu'on y court, le téléphone, fait l'ambassadeur e annonce sa prochaine arrivée la-bas.
Déjà elle est partie. Moi je demeure considérant mes paumes aux lignes mystérieuses; j'y suis inscrit d'une certitude égale à celle de ma propre mort, pareillement déjà inscrite en moi.
Destinée ! Angoisse du libre arbitre ! Certitude d'autre chose ! Au-delà ! Au-delà !...
R. N. in L'Association Médicale n°1, janvier 1928, pp.26-27 :
Toutes les tentatives de conquérir une parcelle de vérité sont respectables. Celle que fait ici Mme Maryse Choisy est de cet ordre. La chirologie, dit Mme Jules de Gautier, est une tentative du moi individuel pour se connaître en quelque sorte objectivement et du dehors. Si mon corps est mon véritable moi-même, n'arriverai-je pas à me saisir et à me connaître, à pénétrer, fusse à violer le mystère que je recèle en observant mon corps, auquel je ne puis rien changer ? Si quelque fragment de mon corps, si ma main avec sa forme anatomique et les lignes qui la sillonnent est déterminée par l'ensemble de mon corps et, par induction, me renseigne sur mon corps, ne pourrai-je distinguer dans ma main mon moi véritable, n'y pourrai je déchiffrer l'énigme que je suis pour moi-même ? Mais ne pourrai-je conquérir encore une science plus précieuse ? Si toutes les parties de l'univers sont liées entre elles, ne pourrai-je déchiffrer mon destin à l'algèbre des signes inscrits dans ma main ?
Mme Maryse Choisy examine d'abord si la chirologie peut-être considérée comme une science et conclut que
pour la chirognomie, c'est-à-dire cette première partie de la chirologie traitant du caractère selon la conformation de la main, il existe des preuves positives fondées sur des rapports statistiques et sur quelques phénomènes biologiques el physiologique généralement admis et en aucun cas nulle preuve négative.
Dans la première partie Mme Maryse Choisy étudie la main dans ses divers aspects, les sept types de main, les moules et les sept types affectifs la paume, le pouce et la volonté, les doigts la sémeiologie médicale de la main.
Dans la deuxième partie sont envisagées les lignes et leur signification,
La troisième partie est consacrée à l’impératif climatérique, à la métaphysique indoue, à la chirologie indoue, à la chirologie astrologique.
La quatrième partie traite du caractère.
Mme Maryse Choisy dont d'étude très poussée faite dans un esprit des plus scientifiques mérite d'être lue et méditée
nous dit que c'est par son côté psychologique surtout que la chirologie lui paraît attachante, comme un effort de l'homme à se connaître lui-même, et qu'elle mérite de figurer dans un département modeste de la psychologie contemporaine.
En vertu de l'action bien connu de l'esprit sur le corps Mme Choisy a fait l'hypothèse que la pensée, le désir ou la
crainte d'un acte s'impriment dans la main, indépendamment de la réalisation ou de la non réalisation de cet acte et elle l'a vérifiée par des centaines d'observations sur les mains d'individus simples auxquels elle avait suggéré auparavant telle ou telle préoccupation d'importance minime, sachant d'avance que l'objet de la préoccupation ainsi suggérée, comportait une part d'impossible. Dans chaque cas elle a vu, tôt ou tard, apparaître dans la main le signe (faiblement ou fortement tracé selon la suggestibilité des natures) correspondant à cet objet.
Écrit dans une langue d'une élégance sobre, fortement pensé, ce livre de Mme Maryse Choisy mérite de retenir toute l'attention des médecins et des psychologues.
? in Revue des Lectures n°1, 15 janvier 1928, p.70 :
La chirologie est étymologiquement la science de la main. Savoir lire dans la main le passé et surtout l'avenir constitue un talent très apprécié dans les salons et même, à notre époque incrédule, très lucratif. Mais ne serait-ce que cela, art mondain ou exercice professionnel ?
Il ne faut pas confondre chirologie avec chiromancie, la science morale avec l'art conjectural et quelque peu occulte. Car Mlle Choisy n'hésite pas à considérer la chirologie comme une véritable science.
Il est incontestable que la loi de corrélation, du physique et du moral donne à cette affirmation un certain fondement. Sans aller jusqu'à dire avec l'auteur que le cerveau impressionne la main, telle une plaque photographique sensible, il faut admettre que la main est un des organes les plus raffinés, et l'on peut affirmer une certaine correspondance entre sa sensibilité et sa motilité d'une part et la richesse du cerveau d'autre part. Mais les faits de la chirologie se réalisent dans le domaine de la plus grande complexité et de la plus grande instabilité, puisqu'au jeu même de la vie s'ajoute celui de la liberté. Et la suggestion apporte en plus à ces incertitudes un élément non négligeable de perturbation. Bien des prédictions réalisées ne sont que des suggestions acceptées à son insu par le sujet. C'est le modèle qui se met à ressembler à son portrait... Justes donc quand elles restent dans les généralités, les inductions de la chirologie deviennent très relatives dès qu'elles visent à la précision. Comme le faisait déjà remarquer Binet, cette science, ainsi que ses congénères la physiognomonie et la graphologie, ne vaudront jamais que pour les moyennes, les ensembles, jamais pour les individus.
Telle quelle, cependant, la chirologie ne manque pas d'intérêt, et peut apporter maintes contributions précieuses, à la science des caractères en particulier. Après une courte introduction, où sont soulevés les problèmes effleurés ci-dessus, et énoncés les postulats liminaires de la chirologie, Mlle Choisy aborde, dans une première partie, l'étude de l'aspect général de la main et des sept formes types, puis les monts, la paume, les doigts, les ongles, les poils, etc... La seconde partie traite des lignes de la main : des trois lignes principales, des cinq lignes secondaires et des lignes supplémentaires, puis enfin des mains pathologiques, pourrait-on dire, qui dénoncent les candidats à la folie, au suicide, au crime. La troisième et la quatrième parties, bien moins importantes, renferment quelques aperçus historiques et philosophiques sur la chirologie hindoue et la chirologie astrologique, plus ou moins aventureux, et qui détonnent un peu avec le souci de l'observation et de l'exactitude, dont témoignent les précédentes parties du livre.
Certes, on ne s'ennuie pas à la lecture de cet ouvrage, et même on y apprend des choses fort curieuses et très vraisemblables. Mais il faut se garder de l'illusion qu'une simple lecture nous mettrait a même de déchiffrer couramment les mains de nos semblables. La matière est si complexe, les nuances si subtiles, et les conditionnements des différents traits les uns par les autres, si enchevêtrés, qu'une très longue pratique seule peut mettre en possession de cette science. Pour l'instant, malgré le très bel effort et le souci d'objectivité de Mlle Choisy, disons que la chirologie reste encore au rang de ce que Descartes appelait les « sciences curieuses. »
Gaston Danville, in Mercure de France n°711, 1er février 1928, pp.711-715 :
Dans sa préface, M.J. de Gaultier définit excellemment la nature de l'intérêt qui s'attache aux recherches du genre de celle qu'entreprend ici Mme Marise Choisy :
« L'activité qui joue dans le monde, l'expérience, a créé la chose la plus prodigieuse : le mystère. Elle a su se rendre obscure à sa propre vue inconnaissable pour elle-même... Mais, avec l'esprit humain, elle a réalisé un autre prodige. D'ordre contradictoire ; car elle y a inscrit le désir de percer ce mystère qui est son chef-d’œuvre... « Connais-toi toi-même », dit Socrate ; et à son instigation, toute la philosophie se fixe pour son idéal et pour fin dernière cette connaissance du soi par le soi... qui n'est rien moins que la tentativee d'un suicide métaphysique. Su un autre plan, toutes les formes de l'art divinatoire trahissent le même désir. Les plus chimériques, l'astrologie, l'horoscopie ou la nécromancie ont trouvé dans l'esprit humain la créance la plus passionnée et, à se fonder sur des données plus objectives, à s'adresser de ce fait à des intelligences plus positives, des méthodes telles que la chirologie ou la graphologie n'ont rien perdu du prestige que confère aux recherches de cet ordre le désir de l'homme d'être renseigné sur lui-même et sur son destin et d'échapper aux conditions auxquelles l'expérience, en s'y soumettant elle-même, l'a soumis. »
Mais la distinction qu'établit l'éminent philosophe entre l'astrologie, l'horoscopie, la nécromancie, d'une part, et la chirologie, la graphologie, de l'autre, est-elle valable ? On pourrait, et les astrologues ne manquent pas de le soutenir, lui opposer que l'évolution des astres s'offre comme un « phénomène objectif » tout autant que l'existence des lignes de la main. La divination des somnambules, des cartomanciennes, s'adresse parfois à des « intelligences positives », qu'elle réussit à convaincre. Nous en avons donné des exemples. (G. Danville : Le Mystère Psychique, Alcan).
Mme Marise Choisy n'a pas esquivé ces attaques. Au contraire, se rendant compte du danger que présentaient de telles objections, elle s'est appliqué à y répondre, faisant le procès de la chirologie astrologique de Desbarolls et d'Elie Alta, et se préoccupant d'établir que la chirologie, débarrassée de traditions incertaines, obscures, contradictoires, servie par les apports et les méthodes des sciences modernes, est susceptible d'aboutir à « cette psychologie différentielle qui, ne tenant compte que des données susceptibles d'observation et d'expérimentation, se rapproche davantage des conditions de connaissance et de contrôle des sciences physiques et chimiques. »
Aussi reprend-elle en partie les arguments déjà tirés de l’examen physiologique et anatomique de la main par Vaschide (Vaschide : Essai sur la psychologie de la main, Rivière), qu'elle complète en y ajoutant les résultats d'observations et d'expériences plus récentes, celles d'Abramowsky, entre autres, qui démontrent qu'aux moments de crise affective la main se meut continuellement, crispations enregistrées par un appareil extrêmement sensible, alors que cette agitation échappe aisément à l'observation ordinaire. Enfin, dans le cas d'une coupure entre un hémisphère cérébral et l’organe préhensile - lésion, paralysie - les lignes de la main s'effacent.
Elle en déduit l'esquisse d'une théorie personnelle, nouvelle et intéressante, selon laquelle « ce sont les impulsions cérébro-spinales, les mouvements transcorticaux, le processus sensori-moteur et les nerfs afférents, qui jouent le rôle principal dans la formation des lignes de la main. » Il en résulterait que la chirologie serait apte à nous renseigner plus exactement au point de vue psychologique ou psycho-pathologique qu'au point de vue physiologique, contrairement à l'opinion généralement admise, en ce sens que tout d'abord les mêmes gestes ne formeront pas les mêmes plis si les cerveaux diffèrent - mains peu lignées des couturières, des dactylographes, mains ridées d'écrivains et de poètes - et qu'ensuite un désir, un sentiment, un état d'esprit s'inscriront, même s'ils sont en contradiction avec d'autres tendances du sujet, capables même de les annihiler, au point de vue réalisation pratique. Le mont de Jupiter proéminent demeurera identique chez un ambitieux ayant donné satisfaction à son ambition, chez un autre, dépourvu de moyen de réussir, aussi bien que chez un mégalomane. De la même façon un amour mystique ne lira pas aux mêmes signes qu'un amour sensuel, si leur intensité reste égale.
Mme Marise Choisy insiste donc, très justement, sur le danger que présentent les œuvres d'interprétation, en de pareils cas, et demande d'adopter ce qu'elle appelle des « postulats », permettant de les éviter en partie. Ils sont au nombre de trois :
« L'excès est un vice aussi grand que la privation et détruit ses propres fins... Des lignes tourmentent la paume dans mille directions, des monts révélant des possibilités universelles et des multiples talents embryonnaires, lorsque trop nombreux, s'entrenuisent... Il faut lire chaque main sous l'aspect de son mérite personnel. »
Pour le premier, elle aurait pu ajouter : l'absence n'a pas toujours un sens péjoratif. Mais, à ce moment, sans doute, n'avait-elle pas encore eu sous les yeux d'exemple typique (cf. main de M. Paul Morand), car, dans la partie du livre consacrée à l'analyse chirologique, elle ne mentionne pas non plus l'absence de la saturnienne ou ligne de chance, qui souvent coïncide avec une réussite, due dans ce cas au mérite personnel.
Le seconde se ramènerait aisément au premier, puisqu'il commente le même adage : l'excès en tout est un défaut.
Quant au dernier, il indique à juste titre la nécessité de confronter l'indication fournie par un signe avec la totalité des renseignements obtenus.
En outre, Mme Marise Choisy signale l'influence, qu'elle déclare considérable, de la suggestion :
« ...Nous l'avons vérifiée, écrit-elle, par des centaines d'observations sur les mains d'individus simples, auxquels nous avions suggéré auparavant telle ou telle préoccupation d'importance minime, en sachant d'avance que l'objet de la préoccupation, ainsi suggérée, comportait une part d'impossible. Dans chaque cas, nous avons vu, tôt ou tard, apparaîte dans la main le signe (faiblement ou fortement tracé, selon la suggestibilité des natures) correspondant à cet objet. Dans deux cas, une suggestion que nous avions prise au hasard s'est même réalisée, à notre propre étonnement, ce qui montre combien il est aisé d'être prophète. »
Aussi recommande-t-elle de ne jamais prédire accidents ou mort. Elle cite à ce sujet les cas de Deschanel et de Lantelme, survenus à la suite de malencontreux avertissements.
Elle omet Vaschide qui avait, dans son livre, noté l'annonce de sa mort prochaine (survenue en effet, peu de temps après) faite à lui-même par une chiromancienne. Jusqu'à quel point, ici où il s'est agi, non plus d'accident, mais d'une maladie, la suggestion peut-elle être incriminée ? Il paraît difficile de l'établir. Cet auteur, au surplus, avait été frappé de l'habileté professionnellement acquise par les chiromanciennes et qui leur permettait de diagnostiquer avec succès certains états morbides peu apparents.
Mme Marise Choisy n'a pas négligé d'ailleurs ce genre de recherches et consacre tout un chapitre, très concluant, aux mains « pathologiques », présentant des signes nets de folie, crime ou suicide.
Notons encore un essai de réhabilitation des mains à doigts spatulés, alors que les précédents écrivains n'accordaient guère leur faveur qu'aux mains coniques à doigts effilés, à telle enseigne qu'aujourd'hui encore, les Instituts de Beauté et les manucures s'appliquent, grâce à des appareils spéciaux, à procurer aux extrémités trop larges de doigts jugés peu esthétiques, une minceur plus intellectuelle, si l'on peut dire, une finesse tenue pour aristocratique.
L'ouvrage se termine par un curieux exposé de la psychologie et de la chirologie hindoue.
Illustré de 218 figures, qui en rendent la lecture aisée, pourvu d'une abondante bibliographie, il se présente en réel progrès sur ceux des devanciers de Mme Marise Choisy et, surtout, semble offrir aux chercheurs de nouveaux champs d'investigation dans un domaine jusqu'à présent insuffisamment ou mal exploré...
Son ouvrage n'a rien de charlatanesque. L'auteur ne prétend pas tout découvrir et tout prédire. Mais les observations qui sont groupées ici dans un ordre strictement scientifique ont un caractère presque émouvant. Et le plus sceptique ne saurait être éloigné de croire à une relation mystérieuse entre les plis de notre peau et, si l'on peut dire, les plis de notre nature, j'entends nos tendances et nos habitudes.
Une importante bibliographie montre que la conception de Mme Maryse Choisy n'est pas fondée sur une improvisation et que l’œuvre a été documentée avec le plus grand soin.
Cet ouvrage est illustré de nombreux croquis qui en rendent le sens aisément assimilable. Il est composé par quelqu'un qui pense avec ordre et qui écrit avec clarté. Et la part de mystère qu'il contient, ou, du moins, d'empirisme, ne doit pas nous inspirer du doute ou nous faire sourire, en ce temps où la science, de jour en jour, recule les limites des grands Inconnus parmi lesquels nous nous agitons, infimes que nous sommes, avec tant de dérisoire confiance en notre jugement.
Lucien Roure in Études, décembre 1927, pp.734-735 :
Y a-t-il correspondance entre la conformation de la main et le caractère ? Il existe des mains fermes et des mains molles, des mains chaudes et des mains froides, des mains fines et des mains épaisses, des mains effilées et des mains carrées. On conclut à telle tendance, à tel penchant. L'induction, tant qu'elle s'en tient aux traits généraux. peut tomber juste. Ne parle-t-on pas couramment de mains plébéiennes et de mains aristocratiques ?
Est-il permis de pousser plus avant le parallélisme? Est-ce que la forme des doigts, leur écartement, la conformation des ongles, la structure de la paume, la structure du pouce et sa mobilité auraient chacune sa signification précise ? Et particulièrement de l'étude des lignes de la main pourrait-on tirer le portrait intellectuel et psychique d'un individu ?
On l'a essayé; et Mlle Maryse Choisy s'y emploie avec une belle conviction. Nous avouons avoir trouvé trop de postulats dans son travail, comme aussi dans beaucoup de ses déductions une abondance qui n'est plus richesse. Ce détail excessif en prend un air d'amplification verbale ou permet à n'importe quel sujet de se reconnaître en quelque trait de caractère.
L'auteur garde les dénominations astrologiques des lignes et des monticules de la paume, mais, dit-il, par nécessité, sans y attacher aucune importance. Il y avait cependant là une question d'origine très délicate à étudier. Niquietus, qui aurait « résumé toutes les définitions de la main », est-il bien un jésuite érudit du dix-huitième siècle? (P. 286, note.) On parle d'« un parchemin (humain, assurent les pandits), le manuscrit le plus ancien qui traite de chirologie, et se trouve pieusement conservé par quelques brahmanes dans un temple de Bénarès ». (P. 284.) Cela est tout à fait dans le goût des inventions romanesques d'Édouard Schuré. On y lirait que ce n'est pas l'homme qui descend du singe, mais le singe qui descend de l'homme : l'auteur réédite une joyeuse fantaisie lancée il y a quelques années.
Et il est difficile de voir ce que fait, en cette affaire de la chirologie, la doctrine des glandes endocrines. (P. 296.) Enfin, si l'auteur du livre de Job avait parlé de chirologie, son témoignage, quoi qu'en dise Maryse Choisy, ferait « autorité au point de vue scientifique ». (P. 3oo.) Il aurait une valeur historique, quant à l'ancienneté de la chiromancie, la seule ici en question. Mais le verset : Qui in manu omnium hominum signat ut noverint singuli opera sua (Job, xxxvii, 7) signifie, d'après les hébraïsants modernes « Dieu met un sceau sur la main de tous les hommes, afin que tout mortel reconnaisse son Créateur », c'est-à-dire Dieu engourdit, rend inactives les mains de l'homme, pendant la saison d'hiver, et l'homme connaît ainsi sa dépendance.
Charles de Saint-Cyr, « Chirologie » in La Semaine à Paris n°292, 30 décembre 1927, pp.3-4 :
Ouvrez le petit Larousse à CHIROMANCIE; il vous indiquera que ce terme vient de deux mots grecs, dont l'un signifie main et l'autre divination. Mais ne cherchez pas, dans le même dictionnaire, CHIROLOGIE, vous ne l'y trouveriez pas. Qu'importe! puisque si peu helléniste que l'on soit, il est aisé d'en établir l'étymologie : discours sur la main. Si j'insiste, c'est que Mme Maryse Choisy ne prétend point deviner l'avenir. Elle va moins loin — et plus loin. Mais qu'auparavant je vous présente cette jeune femme, qui — coïncidence curieuse — a, sans raison, un type quelque peu d'Asie. Or — coïncidence encore! — une camarade de Cambridge (elle y fut élève au Girton Collège, le plus ancien, le plus « chic » des Collèges féminins d'Angleterre), l'invita à aller aux Indes. Elle accepta. Et voici que, revenant, elle semble - de par son type — être née quelque pat, là-bas. Comment dés lors ne lui accorderait-on pas toute confiance ? d'autant que - véritablement — elle sait. Elle a mis son séjour à profit. Elle a appris cet art subtil et mystérieux des lignes de la main. Fille intelligente, d'ailleurs, érudite, douée. Il n'y a pas bien longtemps qu'elle nous donnait ce cruel roman : Mon cœur dans une formule. De fait, une formule chimique s'offre en sous-titre. Elle-même m'en a dit le sens; je l'ai oublié. À quoi bon ? la chimie et moi ne frayons point ensemble. Et en tant que formule, je lui en propose une autre que j'ai cueillie dans son roman, précisément : « : Je me demande si elle n'eût pas préféré embrasser un bébé, au lieu d'embrasser une carrière ». Formule ? aveu ? programme de vie ? un peu de tout cela. Mais nous bavardons et comme il convient, la conversation s'égare. Vais-je ramener notre causerie à la ligne droite, comme on fait à Auteuil des cabochards ? laissons ! un peu de fantaisie ne messied point. D'autant que finalement nous retombons, là où je le désire : CHIROLOGIE. C'est le titre qu'elle a donné à son gros bouquin si captivant, si clair, si érudit qu'a publié il y a quelques mois, la docte librairie Félix Alcan. Ce qui situe les choses. Nous sommes au pays de la philosophie et non au royaume de cette « Clef des Songes » qui demeure si chère au cœur de Madame Cardinal. Foin donc de cette bonne dame ! Science ici ! Science et psychologie. C'est à la psychologie seule que Mme Choisy permet de déduire.
— Vous êtes tel, mon cher ! Étant ici, ceci et cela sont probables.
Elle s'en tient la. C'est mieux. Tout en causant, elle a pris ma main entre les siennes et, penchée, en consulte la paume. Sa nuque un peu grasse de belle jeune femme brune offre un repos à mon regard. D'une de mes moins, elle passe à l'autre — à l'hindoue ! La gauche signifie ce que nous sommes nés; la droite ce que nous nous sommes faits. Elle les a donc considérées l'une après l'autre. Et, de la sorte, a lu en moi. Car je dois bien convenir que ce qu'elle
me dit est d'une exactitude absolue et aiguë. Égales entre elles et toutes deux entières. Acuité me semble ici chose plus merveilleuse encore qu'exactitude.
Le hasard fait que les yeux noirs de Mme Maryse Choisy se posent sur la pendulette qui est en face de moi.
— Ah! que je suis en retard!
Elle me dit l'heure du rendez-vous qu'elle avait.
— Faites-moi vite chercher une voiture, mon cher.
Pendant qu'on y court, le téléphone, fait l'ambassadeur e annonce sa prochaine arrivée la-bas.
Déjà elle est partie. Moi je demeure considérant mes paumes aux lignes mystérieuses; j'y suis inscrit d'une certitude égale à celle de ma propre mort, pareillement déjà inscrite en moi.
Destinée ! Angoisse du libre arbitre ! Certitude d'autre chose ! Au-delà ! Au-delà !...
R. N. in L'Association Médicale n°1, janvier 1928, pp.26-27 :
Toutes les tentatives de conquérir une parcelle de vérité sont respectables. Celle que fait ici Mme Maryse Choisy est de cet ordre. La chirologie, dit Mme Jules de Gautier, est une tentative du moi individuel pour se connaître en quelque sorte objectivement et du dehors. Si mon corps est mon véritable moi-même, n'arriverai-je pas à me saisir et à me connaître, à pénétrer, fusse à violer le mystère que je recèle en observant mon corps, auquel je ne puis rien changer ? Si quelque fragment de mon corps, si ma main avec sa forme anatomique et les lignes qui la sillonnent est déterminée par l'ensemble de mon corps et, par induction, me renseigne sur mon corps, ne pourrai-je distinguer dans ma main mon moi véritable, n'y pourrai je déchiffrer l'énigme que je suis pour moi-même ? Mais ne pourrai-je conquérir encore une science plus précieuse ? Si toutes les parties de l'univers sont liées entre elles, ne pourrai-je déchiffrer mon destin à l'algèbre des signes inscrits dans ma main ?
Mme Maryse Choisy examine d'abord si la chirologie peut-être considérée comme une science et conclut que
pour la chirognomie, c'est-à-dire cette première partie de la chirologie traitant du caractère selon la conformation de la main, il existe des preuves positives fondées sur des rapports statistiques et sur quelques phénomènes biologiques el physiologique généralement admis et en aucun cas nulle preuve négative.
Dans la première partie Mme Maryse Choisy étudie la main dans ses divers aspects, les sept types de main, les moules et les sept types affectifs la paume, le pouce et la volonté, les doigts la sémeiologie médicale de la main.
Dans la deuxième partie sont envisagées les lignes et leur signification,
La troisième partie est consacrée à l’impératif climatérique, à la métaphysique indoue, à la chirologie indoue, à la chirologie astrologique.
La quatrième partie traite du caractère.
Mme Maryse Choisy dont d'étude très poussée faite dans un esprit des plus scientifiques mérite d'être lue et méditée
nous dit que c'est par son côté psychologique surtout que la chirologie lui paraît attachante, comme un effort de l'homme à se connaître lui-même, et qu'elle mérite de figurer dans un département modeste de la psychologie contemporaine.
En vertu de l'action bien connu de l'esprit sur le corps Mme Choisy a fait l'hypothèse que la pensée, le désir ou la
crainte d'un acte s'impriment dans la main, indépendamment de la réalisation ou de la non réalisation de cet acte et elle l'a vérifiée par des centaines d'observations sur les mains d'individus simples auxquels elle avait suggéré auparavant telle ou telle préoccupation d'importance minime, sachant d'avance que l'objet de la préoccupation ainsi suggérée, comportait une part d'impossible. Dans chaque cas elle a vu, tôt ou tard, apparaître dans la main le signe (faiblement ou fortement tracé selon la suggestibilité des natures) correspondant à cet objet.
Écrit dans une langue d'une élégance sobre, fortement pensé, ce livre de Mme Maryse Choisy mérite de retenir toute l'attention des médecins et des psychologues.
? in Revue des Lectures n°1, 15 janvier 1928, p.70 :
La chirologie est étymologiquement la science de la main. Savoir lire dans la main le passé et surtout l'avenir constitue un talent très apprécié dans les salons et même, à notre époque incrédule, très lucratif. Mais ne serait-ce que cela, art mondain ou exercice professionnel ?
Il ne faut pas confondre chirologie avec chiromancie, la science morale avec l'art conjectural et quelque peu occulte. Car Mlle Choisy n'hésite pas à considérer la chirologie comme une véritable science.
Il est incontestable que la loi de corrélation, du physique et du moral donne à cette affirmation un certain fondement. Sans aller jusqu'à dire avec l'auteur que le cerveau impressionne la main, telle une plaque photographique sensible, il faut admettre que la main est un des organes les plus raffinés, et l'on peut affirmer une certaine correspondance entre sa sensibilité et sa motilité d'une part et la richesse du cerveau d'autre part. Mais les faits de la chirologie se réalisent dans le domaine de la plus grande complexité et de la plus grande instabilité, puisqu'au jeu même de la vie s'ajoute celui de la liberté. Et la suggestion apporte en plus à ces incertitudes un élément non négligeable de perturbation. Bien des prédictions réalisées ne sont que des suggestions acceptées à son insu par le sujet. C'est le modèle qui se met à ressembler à son portrait... Justes donc quand elles restent dans les généralités, les inductions de la chirologie deviennent très relatives dès qu'elles visent à la précision. Comme le faisait déjà remarquer Binet, cette science, ainsi que ses congénères la physiognomonie et la graphologie, ne vaudront jamais que pour les moyennes, les ensembles, jamais pour les individus.
Telle quelle, cependant, la chirologie ne manque pas d'intérêt, et peut apporter maintes contributions précieuses, à la science des caractères en particulier. Après une courte introduction, où sont soulevés les problèmes effleurés ci-dessus, et énoncés les postulats liminaires de la chirologie, Mlle Choisy aborde, dans une première partie, l'étude de l'aspect général de la main et des sept formes types, puis les monts, la paume, les doigts, les ongles, les poils, etc... La seconde partie traite des lignes de la main : des trois lignes principales, des cinq lignes secondaires et des lignes supplémentaires, puis enfin des mains pathologiques, pourrait-on dire, qui dénoncent les candidats à la folie, au suicide, au crime. La troisième et la quatrième parties, bien moins importantes, renferment quelques aperçus historiques et philosophiques sur la chirologie hindoue et la chirologie astrologique, plus ou moins aventureux, et qui détonnent un peu avec le souci de l'observation et de l'exactitude, dont témoignent les précédentes parties du livre.
Certes, on ne s'ennuie pas à la lecture de cet ouvrage, et même on y apprend des choses fort curieuses et très vraisemblables. Mais il faut se garder de l'illusion qu'une simple lecture nous mettrait a même de déchiffrer couramment les mains de nos semblables. La matière est si complexe, les nuances si subtiles, et les conditionnements des différents traits les uns par les autres, si enchevêtrés, qu'une très longue pratique seule peut mettre en possession de cette science. Pour l'instant, malgré le très bel effort et le souci d'objectivité de Mlle Choisy, disons que la chirologie reste encore au rang de ce que Descartes appelait les « sciences curieuses. »
Gaston Danville, in Mercure de France n°711, 1er février 1928, pp.711-715 :
Dans sa préface, M.J. de Gaultier définit excellemment la nature de l'intérêt qui s'attache aux recherches du genre de celle qu'entreprend ici Mme Marise Choisy :
« L'activité qui joue dans le monde, l'expérience, a créé la chose la plus prodigieuse : le mystère. Elle a su se rendre obscure à sa propre vue inconnaissable pour elle-même... Mais, avec l'esprit humain, elle a réalisé un autre prodige. D'ordre contradictoire ; car elle y a inscrit le désir de percer ce mystère qui est son chef-d’œuvre... « Connais-toi toi-même », dit Socrate ; et à son instigation, toute la philosophie se fixe pour son idéal et pour fin dernière cette connaissance du soi par le soi... qui n'est rien moins que la tentativee d'un suicide métaphysique. Su un autre plan, toutes les formes de l'art divinatoire trahissent le même désir. Les plus chimériques, l'astrologie, l'horoscopie ou la nécromancie ont trouvé dans l'esprit humain la créance la plus passionnée et, à se fonder sur des données plus objectives, à s'adresser de ce fait à des intelligences plus positives, des méthodes telles que la chirologie ou la graphologie n'ont rien perdu du prestige que confère aux recherches de cet ordre le désir de l'homme d'être renseigné sur lui-même et sur son destin et d'échapper aux conditions auxquelles l'expérience, en s'y soumettant elle-même, l'a soumis. »
Mais la distinction qu'établit l'éminent philosophe entre l'astrologie, l'horoscopie, la nécromancie, d'une part, et la chirologie, la graphologie, de l'autre, est-elle valable ? On pourrait, et les astrologues ne manquent pas de le soutenir, lui opposer que l'évolution des astres s'offre comme un « phénomène objectif » tout autant que l'existence des lignes de la main. La divination des somnambules, des cartomanciennes, s'adresse parfois à des « intelligences positives », qu'elle réussit à convaincre. Nous en avons donné des exemples. (G. Danville : Le Mystère Psychique, Alcan).
Mme Marise Choisy n'a pas esquivé ces attaques. Au contraire, se rendant compte du danger que présentaient de telles objections, elle s'est appliqué à y répondre, faisant le procès de la chirologie astrologique de Desbarolls et d'Elie Alta, et se préoccupant d'établir que la chirologie, débarrassée de traditions incertaines, obscures, contradictoires, servie par les apports et les méthodes des sciences modernes, est susceptible d'aboutir à « cette psychologie différentielle qui, ne tenant compte que des données susceptibles d'observation et d'expérimentation, se rapproche davantage des conditions de connaissance et de contrôle des sciences physiques et chimiques. »
Aussi reprend-elle en partie les arguments déjà tirés de l’examen physiologique et anatomique de la main par Vaschide (Vaschide : Essai sur la psychologie de la main, Rivière), qu'elle complète en y ajoutant les résultats d'observations et d'expériences plus récentes, celles d'Abramowsky, entre autres, qui démontrent qu'aux moments de crise affective la main se meut continuellement, crispations enregistrées par un appareil extrêmement sensible, alors que cette agitation échappe aisément à l'observation ordinaire. Enfin, dans le cas d'une coupure entre un hémisphère cérébral et l’organe préhensile - lésion, paralysie - les lignes de la main s'effacent.
Elle en déduit l'esquisse d'une théorie personnelle, nouvelle et intéressante, selon laquelle « ce sont les impulsions cérébro-spinales, les mouvements transcorticaux, le processus sensori-moteur et les nerfs afférents, qui jouent le rôle principal dans la formation des lignes de la main. » Il en résulterait que la chirologie serait apte à nous renseigner plus exactement au point de vue psychologique ou psycho-pathologique qu'au point de vue physiologique, contrairement à l'opinion généralement admise, en ce sens que tout d'abord les mêmes gestes ne formeront pas les mêmes plis si les cerveaux diffèrent - mains peu lignées des couturières, des dactylographes, mains ridées d'écrivains et de poètes - et qu'ensuite un désir, un sentiment, un état d'esprit s'inscriront, même s'ils sont en contradiction avec d'autres tendances du sujet, capables même de les annihiler, au point de vue réalisation pratique. Le mont de Jupiter proéminent demeurera identique chez un ambitieux ayant donné satisfaction à son ambition, chez un autre, dépourvu de moyen de réussir, aussi bien que chez un mégalomane. De la même façon un amour mystique ne lira pas aux mêmes signes qu'un amour sensuel, si leur intensité reste égale.
Mme Marise Choisy insiste donc, très justement, sur le danger que présentent les œuvres d'interprétation, en de pareils cas, et demande d'adopter ce qu'elle appelle des « postulats », permettant de les éviter en partie. Ils sont au nombre de trois :
« L'excès est un vice aussi grand que la privation et détruit ses propres fins... Des lignes tourmentent la paume dans mille directions, des monts révélant des possibilités universelles et des multiples talents embryonnaires, lorsque trop nombreux, s'entrenuisent... Il faut lire chaque main sous l'aspect de son mérite personnel. »
Pour le premier, elle aurait pu ajouter : l'absence n'a pas toujours un sens péjoratif. Mais, à ce moment, sans doute, n'avait-elle pas encore eu sous les yeux d'exemple typique (cf. main de M. Paul Morand), car, dans la partie du livre consacrée à l'analyse chirologique, elle ne mentionne pas non plus l'absence de la saturnienne ou ligne de chance, qui souvent coïncide avec une réussite, due dans ce cas au mérite personnel.
Le seconde se ramènerait aisément au premier, puisqu'il commente le même adage : l'excès en tout est un défaut.
Quant au dernier, il indique à juste titre la nécessité de confronter l'indication fournie par un signe avec la totalité des renseignements obtenus.
En outre, Mme Marise Choisy signale l'influence, qu'elle déclare considérable, de la suggestion :
« ...Nous l'avons vérifiée, écrit-elle, par des centaines d'observations sur les mains d'individus simples, auxquels nous avions suggéré auparavant telle ou telle préoccupation d'importance minime, en sachant d'avance que l'objet de la préoccupation, ainsi suggérée, comportait une part d'impossible. Dans chaque cas, nous avons vu, tôt ou tard, apparaîte dans la main le signe (faiblement ou fortement tracé, selon la suggestibilité des natures) correspondant à cet objet. Dans deux cas, une suggestion que nous avions prise au hasard s'est même réalisée, à notre propre étonnement, ce qui montre combien il est aisé d'être prophète. »
Aussi recommande-t-elle de ne jamais prédire accidents ou mort. Elle cite à ce sujet les cas de Deschanel et de Lantelme, survenus à la suite de malencontreux avertissements.
Elle omet Vaschide qui avait, dans son livre, noté l'annonce de sa mort prochaine (survenue en effet, peu de temps après) faite à lui-même par une chiromancienne. Jusqu'à quel point, ici où il s'est agi, non plus d'accident, mais d'une maladie, la suggestion peut-elle être incriminée ? Il paraît difficile de l'établir. Cet auteur, au surplus, avait été frappé de l'habileté professionnellement acquise par les chiromanciennes et qui leur permettait de diagnostiquer avec succès certains états morbides peu apparents.
Mme Marise Choisy n'a pas négligé d'ailleurs ce genre de recherches et consacre tout un chapitre, très concluant, aux mains « pathologiques », présentant des signes nets de folie, crime ou suicide.
Notons encore un essai de réhabilitation des mains à doigts spatulés, alors que les précédents écrivains n'accordaient guère leur faveur qu'aux mains coniques à doigts effilés, à telle enseigne qu'aujourd'hui encore, les Instituts de Beauté et les manucures s'appliquent, grâce à des appareils spéciaux, à procurer aux extrémités trop larges de doigts jugés peu esthétiques, une minceur plus intellectuelle, si l'on peut dire, une finesse tenue pour aristocratique.
L'ouvrage se termine par un curieux exposé de la psychologie et de la chirologie hindoue.
Illustré de 218 figures, qui en rendent la lecture aisée, pourvu d'une abondante bibliographie, il se présente en réel progrès sur ceux des devanciers de Mme Marise Choisy et, surtout, semble offrir aux chercheurs de nouveaux champs d'investigation dans un domaine jusqu'à présent insuffisamment ou mal exploré...
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